La consultation d’anesthésie
Après la consultation du chirurgien orthopédiste et une fois que vous avez pris la décision de vous faire opérer, il est impératif de prendre un rendez-vous pour une consultation d’anesthésie. Depuis 1994, dans le cadre du décret sur la sécurité en anesthésie, la consultation d’anesthésie est obligatoire au minimum 48 heures avant le geste chirurgical, en dehors d’une situation d’urgence réelle. Si vous avez des facteurs de risques cardio-vasculaires (tabagisme, diabète, obésité….), ou si vous allez faire l’objet d’une chirurgie prothétique, il est souhaitable que cette consultation soit faite à distance de l’intervention (entre 15 jours et un mois avant la chirurgie), et dans ce cas idéalement après avoir consulté votre cardiologue (nous vous aurons remis un courrier en ce sens). Il est important de venir à cette consultation d’anesthésie avec le questionnaire d’anesthésie (remis lors de votre consultation de chirurgie) mais aussi avec vos analyses biologiques récentes et vos consultations récentes auprès de spécialistes (en particulier cardiologue et pneumologue…). Si vous allez faire l’objet d’une chirurgie prothétique, il est important de venir à votre consultation d’anesthésie avec 4 documents (qui vous auront été prescrits lors de votre consultation de chirurgie) : bilan sanguin complet, analyse urinaire, panoramique dentaire ET courrier du chirurgien dentiste, compte-rendu de consultation cardiologique) Lors de votre consultation d’anesthésie, le médecin va définir avec vous et en fonction de vos antécédents médicaux et de la chirurgie, la technique d’anesthésie envisagée et ses alternatives éventuelles. Attention ! contrairement aux idées reçues, aucune technique n’est meilleure qu’une autre ! Chaque cas est particulier et c’est bien l’un des buts de cette consultation anesthésique de déterminer quelle anesthésie sera optimale dans votre cas particulier, pour une intervention donnée. Si entre la consultation d’anesthésie et la chirurgie vous faites l’objet d’un épisode médical intercurrent (modification de traitement, fièvre…) Il est fondamental d’en faire part à votre médecin anesthésiste réanimateur.
Hospitalisation
Vous allez faire l’objet soit (cela sera déterminé en concertation entre l’anesthésiste et le chirurgien) : – d’une hospitalisation traditionnelle : entrée à la clinique la veille ou le matin de l’intervention suivie d’une ou plusieurs nuits d’hospitalisation; – d’une hospitalisation en « ambulatoire » vous rentrez en début de journée et ressortez de l’établissement en fin de journée; De nombreuses recommandations vous seront données lors des consultations de chirurgie et d’anesthésie, suivez les attentivement. L’une d’entre elles est vitale c’est la règle du jeûne (de liquide, de solides et de tabac) dans les 6 heures qui précèdent l’acte chirurgical. Cette règle pourra être aménagée lors de votre entretien avec le médecin anesthésiste réanimateur. L’autre est médico-légale, en cas d’hospitalisation en ambulatoire il est impératif d’être raccompagné lors de votre sortie de la clinique et vous ne devez pas être seul le soir qui suit votre chirurgie et votre anesthésie (dans le cas contraire vous passerez la nuit qui suit l’acte à la clinique)
Les techniques d’anesthésie
On peut distinguer quatre grandes techniques: – L’anesthésie générale : chez l’adulte, elle se fait le plus souvent après la mise en place d’une voie veineuse périphérique et l’injection de produits anesthésiants. On s’endort en moins d’une minute (généralement les patients ne s’en rendent pas compte), et il est mis en place une ventilation artificielle. Les patients se réveillent (en quelques secondes !) dès que la chirurgie est terminée dans une Salle de Surveillance Post Interventionnelle (anciennement appelée salle de réveil) – L’anesthésie péri médullaire (rachianesthésie) elle est réservée aux chirurgies sous l’ombilic, et de préférence inférieures à 3 heures. L’injection d’un médicament anesthésiant dans le cul-de-sac rachidien entraîne une anesthésie motrice et sensitive bilatérale (des membres inférieurs) en environ 15 minutes permettant de réaliser la chirurgie voulue. Le patient reste conscient pendant l’intervention. – L’anesthésie par bloc de plexus nerveux : l’objectif est de faire une anesthésie plus sélective que la précédente en n’anesthésiant qu’un membre ou une partie du membre en déposant un médicament anesthésiant à proximité des nerfs du membre concerné par la chirurgie (les nerfs sont repérés par échographie et ou neurostimulation). Cette anesthésie peut s’envisager seule pour certain type de chirurgie, ou en association avec une anesthésie générale, cela afin d’assurer une anesthésie du membre dans les heures qui suivent le réveil du patient et ainsi participer à l’analgésie post opératoire (cela permettant en particulier une « épargne » des médicaments morphinique). Le patient reste conscient pendant l’intervention. – L’anesthésie locale avec hypno-sédation : cette technique associe une anesthésie locale de la zone opérée et des médicament administré par d’une voie veineuse périphérique permettant de conserver une ventilation spontanée. Le patient « somnole » pendant l’intervention. Cette technique est réservée à des chirurgies superficielles de courte durée. Pendant toute l’intervention et quelques soit l’ anesthésie, le médecin anesthésiste ( ou son infirmière anesthésiste) reste au chevet de ses patients ou à une très grande proximité.
Salle de Réveil
Dans les minutes qui suivent votre intervention et quel que soit le type de votre anesthésie vous êtes accompagné pour une durée définie par le médecin anesthésiste en « salle de réveil » Vous serez alors entouré d’une équipe d’infirmière de réveil sous la responsabilité du médecin anesthésiste réanimateur qui évaluera votre éveil, prendra en charge vos douleurs éventuelles, et jugera d’un certain nombre de paramètres. Puis vous serez orienté vers votre chambre d’hospitalisation. Lors de votre retour en chambre, le médecin anesthésiste aura prescrit un protocole de pris en charge de la douleur, un horaire de reprise de l’alimentation et de vos éventuels traitements et si cela est nécessaire en concertation avec le chirurgien orthopédiste un traitement pour éviter les thromboses veineuses (phlébite).
Rrisques
Depuis le décret « sécurité anesthésique » de 1994 le risque lié à l’anesthésie a chuté de façon extraordinaire (mortalité totalement lié à l’anesthésie entre 0,05 et 0,1 sur 10 000). Les risques vitaux sont intimement liés à l’état médical des patients et leur antécédent médico-chirurgicaux et à l’importance de la chirurgie. Les risques fonctionnels sont multiples ; les deux principaux sont : -Les bris dentaires lors de la mise en place des dispositifs pour l’assistance respiratoire (d’où l’importance de signaler à votre médecin les dents fragiles ou artificielles) -Les complications neurologiques celle-ci existent aussi bien lors de l’anesthésie générale (trouble positionnel) que de l’anesthésie rachidienne ou de plexus nerveux (probablement par toxicité locale des anesthésiques) En tout état de causes, il n’y a pas de techniques anesthésiques ou chirurgicales sans risque, c’est lors de vos consultations préopératoires que ce risque va être analysé par vos médecins qui vous conseilleront sur les techniques et les précautions les plus optimales pour « écraser » ce risque au maximum.