maladie de dupuytren

Cette maladie bénigne se caractérise par l’apparition de brides sous la peau de la paume de main et des doigts. Il ne s’agit pas d’une rétraction des tendons qui sont toujours sains, mais de l’épaississement fibreux d’une « sous couche » de la peau. Cette maladie touche plus souvent les hommes, à partir de 50 ans, et a des causes très diverses.
Il n’existe aucun traitement médical curatif ou préventif de cette maladie bénigne.
Dans des cas très particuliers, il est possible de couper ces brides à l’aide d’une aiguille, sous anesthésie locale, au bloc opératoire. le résultat est immédiat, permet de gagner sur l’ouverture de la main, mais ne traite pas le problème de fond, et les récidives sont fréquentes.
En cas de gêne fonctionnelle, il est possible d’intervenir de manière efficace en enlevant cette aponévrose palmaire superficielle : L’opération est très minutieuse, car ces « brides » sont enchevêtrées avec les nerfs et artères de la main, et il faut les enlever en totalité pour éviter la récidive. L’intervention peut nécessiter une nuit d’hospitalisation, et une cicatrisation de 3 à 4 semaines.
Très souvent, les cicatrices ne sont pas complètement fermées, c’est normal: les plaies cicatrisent spontanément en 3 semaines.

La rééducation d’entretien de mobilité de la main (pour éviter l’ankylose) est débutée immédiatement, et le port d’une attelle d’extension la nuit (pour éviter la cicatrisation rétractile) est nécessaire pendant trois mois.
la durée d’arrêt de travail varie de 3 à 6 semaines suivant les cas.
dessin_dup
dup_avant
dup_apres

complications

Les complications spécifiques de la chirurgie du Dupuytren sont:
– principalement l’algodystrophie, désormais appelée « syndrome régional douloureux complexe de type II », qui est possible comme pour toute chirurgie des membres. Son explication est complexe, plus fréquente sur un terrain anxio-dépressif ou en contexte chirurgical péjoratif (implication professionnelle notamment, type « maladie professionnelle » ou « accident du travail »). Son traitement est long, et nécessitera une consultation de spécialiste de la douleur: l’algologue. L’algodystrophie guérit toujours, et peut parfois laisser des séquelles de type raideur articulaire.
– le risque infectieux existe comme pour toute chirurgie. Il est  rare car l’opération est rapide, ne nécessite pas de pose de matériel interne, et la main qui est très bien vascularisée se défend très bien contre les infections. parfois une réintervention pour nettoyage de cette infection est nécéssaire.
– le risque de raideur fonctionnelle de la main,  surtout si le patient ne mobilise pas activement son poignet, main, doigts en post opératoire, de peur d’avoir mal ou de faire une bétise par exemple.
– le risque de lésion nerveuse est possible car les brides sont enchevétrées avec les nerfs collatéraux, surtout au niveau du doigt (beaucoup plus rare à la main)
– le risque d’hématome plus ou moins compressif, par plaie artérielle ou veineuse profonde, surtout en cas d’hypertension artérielle, ou de prise d’anticoagulants, peut exceptionnellement nécessiter une réintervention pour évacuer cet hématome.

Les complications générales de la chirurgie sont exhaustivement détaillées au chapitre complications.

Références Bibliographiques & Liens Externes

Mitz V, Lemerle J P, Intérêt du recul de la pulpe dans les crochets invétérés des doigts. Ann Chir Main 1991,10, 324-329.

Saffar P, Rengeval J.P, La ténoarthrolyse totale antérieure. Ann Chir 1978, 32, 579-582 .

Saffar P, La ténoarthrolyse totale antérieure. Ann Chir Main 1983, 2, 345-350.

Tonkin M.A, Burke F.D, Varian J.P.W, The proximal interphalangeal joint in Dupuytren disease. J Hand Surg 1985, 10B,358-364.

Moberg E, Three usefull ways to avoid amputation in advanced Dupuytren contracture.Orthop Clin North Am,1973, 4,1001-1005 .