cubital au Guyon

La libération du nerf cubital à la main (canal de Guyon)

Le nerf cubital, ou nerf ulnaire, est avec le nerf médian l’un des deux nerfs sensitivo moteurs essentiels à la main;
Sa fonction est double :
– sensitive, en assurant principalement la sensation du toucher de l’auriculaire (D5) et annulaire (D4);
– motrice, en assurant la commande des muscles fléchisseurs de D4 et D5, ainsi que des muscles dits « interosseux », situés dans la main, et coordonnant les petits mouvements latéraux des doigts (« les ciseaux » par exemple);
Entre autres maladies, ce nerf peut être « coincé » tout au long de son trajet dans diverses régions anatomiques: dans la quasi majorité des cas au niveau du coude, mais beaucoup plus rarement à la main, dans le « canal de Guyon ».
Cliniquement, cette forme de compression se traduit par un endormissement du 5ème et quatrième doigts de la main, associée à une déficience motrice des petits mouvements latéraux des doigts;
Le diagnostic clinique est confirmé par l’éléctromyogramme, qui mesure la vitesse de circulation de l’influx nerveux dans les nerfs.
Le film en lien ci dessus expose les temps principaux d’une libération du nerf Cubital coincé à la main dans le canal de Guyon, complété d’une transposition de ce nerf au coude.
L’intervention fût réalisée sous anesthésie loco-régionale, permettant de garder le contact verbal entre l’opéré et son équipe soignante durant toute l’intervention.
Il a été réalisé à la demande expresse du patient lui même, et je remercie Monsieur Philippe B. de sa confiance accordée.
L’intervention est ambulatoire, et sera suivie d’une période de cicatrisation de 15 jours environ;
Une rééducation d’entretien de la mobilité active de doigts peut être nécessaire;
la récupération fonctionnelle sensitivo-motrice peut demander plusieurs semaines.

Les complications

Les complications spécifiques de la chirurgie du canal de Guyon sont:
– principalement l’algodystrophie, désormais appelée « syndrome régional douloureux complexe de type II », qui est possible comme pour toute chirurgie des membres. Son explication est complexe, plus fréquente sur un terrain anxio-dépressif ou en contexte chirurgical péjoratif (implication professionnelle notamment, type « maladie professionnelle » ou « accident du travail »). Son traitement est long, et nécessitera une consultation de spécialiste de la douleur: l’algologue. L’algodystrophie guérit toujours, et peut parfois laisser des séquelles de type raideur articulaire.
– le risque infectieux existe comme pour toute chirurgie. Il est très rare car l’opération est rapide, ne nécessite pas de pose de matériel interne, et la main qui est très bien vascularisée se défend très bien contre les infections
– le risque de raideur fonctionnelle de la main,  surtout si le patient ne mobilise pas activement son poignet, main, doigts en post opératoire, de peur d’avoir mal ou de faire une bétise par exemple.
– le risque de lésion nerveuse est possible, mais très faible
– le risque d’hématome plus ou moins compressif, par plaie artérielle ou veineuse profonde, surtout en cas d’hypertension artérielle, ou de prise d’anticoagulants, peut exceptionnellement nécessiter une réintervention pour évacuer cet hématome.

Les complications générales de la chirurgie sont exhaustivement détaillées au chapitre complications.

Références Bibliographiques & Liens Externes

M Popa, Th Dubert Treatment of cubital tunnel syndrome by frontal partial medial epiconcylectomy. A retrospective series of 55 cases. J Hand Surg [Br]. 2004 Dec;29(6):563-7.

M Popa, N Osman, Th Dubert, A Dinh, Ph Valenti Transposition antérieure du nerf ulnaire dans le traitement des formes sensitivo-motrices de compression au coude. Poster présenté au GEM Paris , 12-14 décembre 2002

M Popa, Th Dubert Epitrochléectomie partielle frontale dans le traitement des compressions du nerf ulnaire au coude. Etude rétroscpective de 55 cas. Communication présentée au GEM 2002